Avec Chilly Gonzales, Peaches, Jessy Lanza, Jeremy Greenspan de Junior Boys, Kaytranada, River Tiber, A-Trak, Nick Catchdubs, BadBadNotGood, Samuel T. Herring de Future Islands, Lunice, Ango et 247esp
Le 1er épisode sera présenté en première le 22 septembre, en association avec la Red Bull Music Academy 2016 à Montréal
Bande-annonce
Depuis des décennies, le Canada repousse les frontières du cinéma d’animation avec des œuvres expérimentales et innovatrices. À Montréal du 24 septembre au 28 octobre, la Red Bull Music Academy rend hommage à ce riche héritage culturel et à l’émergence actuelle de plusieurs jeunes artistes de talent avec The Junction. Cette série animée raconte les histoires drôles et souvent inattendues des artistes sur les circonstances de leur rencontre et la musique qu’ils ont créé ensemble.
Les six courts métrages d’animation, dont le premier sera dévoilé le 22 septembre, raconteront les grands moments de magnétisme musical entre de nombreux artistes de renom. Il sera question de la première rencontre du maître pianiste lauréat d’un Grammy Chilly Gonzales avec la rockeuse provocatrice Peaches lors d’un jam de sous-sol. On abordera aussi la passion pour la musique brésilienne qui a réuni Kaytranada, un as montréalais du beatmaking né à Haïti, et River Tiber, qui participe à la RBMA 2016. En ce qui concerne Jessy Lanza et Jeremy Greenspan de Junior Boys, ce sont plutôt leurs origines communes (Hamilton, Ontario) qui ont jeté les bases d’une amitié s’appuyant sur une admiration mutuelle de leurs forces respectives. Enfin, pour Lunice, Ango et 247esp, l’inspiration est plutôt survenue dans la van pendant une tournée canadienne sur les routes de l’arrière-pays. Chaque conversation intime offre un aperçu rare de la dynamique des collaborations musicales et révèle ce qui les a rendues possibles.
Pour concevoir The Junction, la Red Bull Music Academy s’est alliée avec Booooooom, l’une des publications artistiques en ligne les plus reconnues au Canada et dont le réseau est le plus étendu. Son fondateur, Jeff Hamada, a également joué le rôle de directeur de création de la série, en plus d’être l’un de ses moteurs. La RBMA a également reçu un soutien de l’Office national du film du Canada, qui, depuis 1939, appuie les artistes locaux en leur fournissant un environnement de création le plus exempt possible de pression commerciale.
La grande variété des styles et techniques d’animation figurant dans cette série est signée Malcolm Sutherland (mis en nomination pour un Oscar), Patrick Doyon, Dylan Glynn, Brandon Blommaert, Hamish Lambert et Kyle Mowat. Montréal occupe ici une place de choix : Blommaert, Sutherland et Doyon ont participé au programme Hothouse de l’ONF destiné aux jeunes animateurs, et tous trois vivent et travaillent encore à Montréal depuis. Originaire de Halifax, Lambert est également basé à Montréal, tout comme le concepteur sonore, compositeur et cinéaste d’animation Luigi Allemano, qui a participé à plus de 50 films de l’ONF, dont le court métrage de Doyon Dimanche, mis en nomination aux Oscars. Possédant chacun un style caractéristique, ces cinéastes participent néanmoins à cette même tradition d’audace et de qualité artistique qui a valu la renommée du pays.
Depuis près de 20 ans, la Red Bull Music Academy joue le rôle de laboratoire de création musicale tout en braquant les projecteurs sur les scènes locales du monde entier. Avec The Junction, l’Academy fait son entrée de manière significative dans le monde du cinéma d’animation, allant toujours plus loin dans sa mission de raconter des histoires de manière créative et de célébrer la musique, sa culture et les esprits innovateurs responsables de sa transformation.
The Junction – Guide des épisodes
Chilly Gonzales et Peaches : « Ma, Can I Sing with the Band? »
Les contraires s’attirent, c’est connu. Le pianiste classique Chilly Gonzales et la rockeuse provocatrice Peaches ont fait ressortir le meilleur l’un de l’autre quand ils se sont rencontrés lors d’un jam dans un sous-sol. Issus de mondes totalement opposés, ils ont trouvé un terrain commun : leur intention de traverser de l’autre côté. C’est cette extase de transgresser les limites du familier pour pénétrer en territoire inconnu qui transparaît dans le film d’animation de Patrick Doyon, un réalisateur mis en nomination aux Oscars. Il démontre comment même les habitudes les plus profondément ancrées peuvent céder la place à quelque chose de complètement neuf et unique.
Sortie : 22 septembre
A-Trak et Nick Catchdubs : « Exploding Synapses »
Depuis une décennie, les fondateurs de l’étiquette Fool’s Gold Records A-Trak et Nick Catchdubs nous ont livré une vaste gamme de parutions exceptionnelles qui témoignent de leur imagination et de leur ingéniosité sans borne. Constamment à la recherche de nouveaux trésors musicaux et équipés du cran nécessaire pour que leurs trouvailles se fassent entendre, ces deux artistes sont des obsessionnels dans le meilleur sens du terme. Les animateurs Brandon Blommaert et Josh Holinaty donnent vie au parcours du duo en 3D, plongeant dans les cerveaux derrière cette institution visionnaire désinvolte qui priorise le plaisir avant toute chose.
Sortie : 27 septembre
Lunice, Ango et 247esp : « Don’t Hog the Wheel »
La collaboration en mouvement : coincés dans une voiture parcourant les praires canadiennes par des températures polaires, Lunice, Ango et 247esp ne pouvaient faire autrement que de créer quelque chose de puissant. Les rythmes inspirés du 2-step que les trois artistes produisent sous la bannière Nouveau Palais reflètent la fébrilité et les élans de créativité qui sont souvent le résultat de tournées prolongées. Dans ses animations, le cinéaste Malcolm Sutherland capture l’étrange synchronisme qui lie les trois Montréalais tandis qu’ils sillonnent les routes rurales du Nord canadien.
Sortie : 29 septembre
Jessy Lanza et Jeremy Greenspan : « Long Time Coming »
Les collaborations les plus fructueuses sont souvent le fruit de rencontres organiques. Pour Jessy Lanza et Jeremy Greenspan (Junior Boys), ce sont des racines communes dans la ville de Hamilton, en Ontario, qui ont été la base d’une amitié à la fois musicale et quasi spirituelle. Les illustrations du cinéaste Dylan Glynn capturent la magie particulière de leurs collaborations, qui sont ancrées dans une confiance mutuelle et une grande admiration des forces de l’autre.
Sortie : 4 octobre
BadBadNotGood et Future Islands : « Three Lucky Chords »
Les showmen nés se font rarement aussi cérébraux que Samuel T. Herring, leader de la formation Future Islands. En effet, le charismatique chanteur fait preuve d’une capacité de concentration impressionnante, qui a été capitale lors de la composition de pièces en studio avec le quatuor torontois BadBadNotGood. Le processus d’écriture hautement intellectuel de Herring s’est avéré être le parfait complément à l’approche mélodique débridée basée sur l’improvisation de la formation jazz. Avec ses juxtapositions ludiques de formes et de styles, l’animateur Kyle Mowat a su capturer brillamment la simplicité de cette forme typique de collaboration.
Sortie : 6 octobre
Kaytranada et River Tiber : « Sample Gumbo »
On dit que trop de cuisiniers gâtent la sauce. Mais lorsque de jeunes chefs de talent – comme Kaytranada et River Tiber – joignent leurs forces dans la cuisine, nos papilles musicales en redemandent. Si les deux artistes canadiens ont développé une complicité certaine autour de leur amour de la musique brésilienne, ce sont les saveurs uniques de chacun qui rendent leurs collaborations si délectables. Le cinéaste Hamish Lambert dépeint ce duo curieux et ouvert d’esprit au crayon de cire, évoquant par ce mode d’expression naïf le désir enfantin d’aller à la rencontre de l’autre.
Sortie : 11 octobre
L’apport québécois au cinéma et à l’animation
Désireux d’innover et de laisser leur marque sur l’industrie, les premiers cinéastes canadiens ont été confrontés à la concurrence des animateurs sur celluloïd provenant des États-Unis. Des artistes tels que Raoul Barré et Norman McLaren ont créé de nouvelles techniques qui leur ont rapidement valu la reconnaissance internationale et ont pavé la voie à l’apport considérable du Canada au cinéma d’animation. Le Canada a accueilli d’importants studios et des programmes de calibre mondial, tout en continuant de favoriser l’essor de cinéastes indépendants.
Abritant l’Office national du film du Canada depuis 1956, Montréal est devenue un terreau fertile pour le cinéma d’animation et donne encore naissance aux cinéastes les plus prometteurs du moment. Présentant des perspectives authentiquement canadiennes, l’ONF donne aux cinéastes chevronnés, aux réalisateurs de la relève et aux membres des Premières nations et des minorités culturelles ou linguistiques l’occasion de documenter les enjeux sociaux, les préoccupations et la vie de Canadiens provenant de toutes les régions du pays, ainsi que des habitants des quatre coins du monde. Il n’est pas rare de trouver le nom d’animateurs canadiens au générique de productions d’envergure, et leurs innovations dans les domaines de la création logicielle et de la production contribuent de manière tangible à l’évolution constante de l’industrie. L’ONF possède un catalogue impressionnant qui lui a valu plus de 5000 prix et récompenses, dont 5 Palmes d’or à Cannes et 12 Oscars.