Kenshin Himura est sans doute le meilleur manieur de l’épée du Japon, mais il ère discrètement, portant avec regret un lourd secret : il a été Battosai, le plus puissant assassin de son époque. Il se promène maintenant avec une épée dont la lame est tournée vers lui, pour s’assurer de ne pas blesser mortellement les naïfs adversaires qui oseraient l’attaquer. Ce voeu est mis à l’épreuve à nouveau dans ce deuxième opus de cette trilogie, alors que Kenshin doit affronter le purement maléfique Makoto Shishio pour l’empêcher de renverser le gouvernement Meiji.
Le premier film de la trilogie Rurôni Kenshin a été mon film d’arts martiaux favori à Fantasia l’année dernière, ses scènes de combat à l’épée étant d’une qualité renversante. Il n’est pas nécessaire d’avoir vu le premier pour pouvoir suivre celui-ci, il n’y a pas de continuité dans le récit avec les événements du premier film. Il s’agit plutôt d’un nouvel épisode avec le même personnage principal, joué par le tellement beau (parait-il) Takeru Sato.
Verdict
Soirée tellement énergique hier soir au Théâtre Hall de l’université Concordia où la première internationale de Rurôni Kenshin: Kyôto Inferno avait lieu en présence du réalisateur et coscénariste Keishi Otomo et du producteur exécutif Hiroyoshi Koiwai. Je reviens à eux sous peu, parlons du film…
Rurôni Kenshin est un film magnifique qui nous ramène à l’ère Meiji. Le producteur nous a fait part de sa difficulté à faire contrôler les dépenses du réalisateur Keishi Otomo pour le film, ce dernier ayant cherché à retrouver différents endroits au Japon permettant de recréer l’ambiance de ces villages anciens qui n’existent pratiquement plus. Merci Hiroyoshi Koiwai d’avoir laissé le budget d’alourdir : les décors du Japon d’époque sont splendides et les costumes le sont tout autant, aussi authentiques qu’originaux, en plus d’être diversifiés (voir image ci-bas pour des personnages secondaires avec de la gueule). Si vous hésitez à voir le film car vous n’avez pas vu le premier, soyez rassurés, vous ne serez pas vraiment déboussolé. Le film donne des rôles de soutien peu importants aux anciens personnages (excepté Kenshin) et en introduit une palette de nouveaux, tous aussi cool les uns que les autres. Le développement des personnages est poussé à l’extrême, tant les héros que les vilains sont nombreux et tous ont une personnalité forte et une impression visuelle distincte et éclatante. Aucun ne semble artificiel, tous sont supportés par un excellent casting.
Mais en plus d’être beau, la chorégraphie de ses scènes d’action est phénoménale. Enfin on a droit à des scènes excitantes où on peut voir l’action ce qui se déroule (exit shaky cam!). C’est de loin le meilleur film d’arts martiaux que j’ai vu cette année à Fantasia et la salle, tout comme moi, était en feu, applaudissant vivement à chaque scène d’action. Kenshin a beau se battre avec une épée à la lame inversée, il demeure vraiment badass et assomme brutalement avec cette épée. Il a également des mouvements qui lui sont uniques qui sont tout simplement grandioses et impressionnant.
Au niveau du récit, je n’avais pas trop d’attentes. Les suites amènent trop souvent l’équivalent de la recette initiale mais en moins bon. Ce n’est pas le cas avec Rurôni Kenshin: Kyôto Inferno. Le film est brillant, déjoue les clichés, présente un vilain solide et intelligemment machiavélique, nous diverti avec de bonnes doses d’humour et des scènes de combats hallucinantes. Je m’en veux d’avoir jugé Shishio, je trouvais le personnage momifié un peu ridicule dans la bande-annonce. Je ne pense plus ainsi après avoir vu le film. Il est vraiment badass.
Le film est sorti le weekend dernier au Japon et fait fureur, avec raison. Les japonais auront la chance de voir la suite dès septembre. Je me doute que ce sera seulement l’an prochain, à Fantasia 2015, que nous aurons l’opportunité de voir le troisième opus de la série Rurôni Kenshin. C’était impressionnant de voir la quantité de gens qui sont resté pour le Q&A après le film, et lorsqu’une Fantasiaste a proposé au producteur d’organiser un visionnement spécial simultané à Concordia du nouveau film en septembre, la salle a grondé de cris d’enthousiasme et d’applaudissements. Je ne sais pas si ça va marcher, mais ça aura certainement marqué les deux invités. Je ne pense pas qu’ils aient l’habitude de se faire acclamer comme des rock stars à tous les jours. J’ai noté au générique que Warner Bros. était impliqué dans la production, peut-être aurons-nous la chance d’avoir une distribution des films de Rurôni Kenshin en Amérique du Nord dans un format quelconque! Dévoilement du producteur: il essaie activement de convaincre le réalisateur Keishi Otomo de signer pour réaliser davantage de films de Rurôni Kenshin. S’il accepte, la série de films basée sur le manga du même nom pourrait très bien se poursuivre après le troisième film! Otomo se dit pour le moment en réflexion car les films de cette série demandent beaucoup d’énergie…
Conclusion
Rurôni Kenshin: Kyôto Inferno m’a offert la meilleure expérience typiquement Fantasiesque de cette édition 2014 du Festival Fantasia. Excellent film japonais d’art martiaux avec réalisateur sur place et une foule sur-excitée.
C’était épique et ça se répète en supplémentaire le 7 août 2014 à 19h : je ne saurais assez le recommander, c’est une chance à ne pas manquer, allez-y!
Japon; Réalisé par Keishi Ohtomo (Ruroni Kenshin) – Fantasia | IMDb | Douban
Mettant en vedette Takeru Sato; Tatsuya Fujiwara (Monsterz; Death Note; Battle Royale)
3 août • 18:30 • Théâtre Concordia Hall | 7 août • 19:00 • Théâtre Concordia Hall