Japon; Réalisé par Yoshihiro Nakamura – Fantasia | IMDb | Douban
Mettant en vedette Mao Inoue (The Apology King), Gou Ayano (Ruroni Kenshin, Gatchaman, Gantz)
Projeté le 29 juillet 2014 • 22:00 • Théâtre Concordia Hall
Merci Fantasia d’avoir présenté le tout nouveau film de mon réalisateur japonais préféré! J’ai découvert Yoshihiro Nakamura à Fantasia avec deux films qui étaient projetés en 2010, Fish Story et Golden Slumber. La particularité de Nakamura est d’offrir à la fin de ses films des twists (tsé, comme M. Night Shyamalan a réussi à faire pendant deux ou trois films…) qui surprennent parce que d’une part, elles n’étaient pas nécessaires, les films étaient déjà bons sans twist, mais celles-ci étaient tellement bien réussies qu’elles apportaient un contenu réellement excitant permettant de revoir le film au complet d’un oeil différent. Bref : Mind Blowing! Boom! Je te recommande d’ailleurs ces deux films en particulier (Fish Story et Golden Slumber), où les finales sont les plus grandioses.
Un autre aspect que j’aime bien des films de Nakamura est qu’il sait jumeler suspense et légèreté, humour et drame. Ses films sont toujours agréables sans être cheesy ou stupides, et réussissent à mettre en scène avec crédibilité des personnages sweet et attachants dans des scènes lourdes de suspense.
Dans The Snow White Murder Case, Nakamura met en scène un jeune reporter qui enquête sur la mort d’une jeune employée de bureau. Le cas enflamme les média sociaux et notre journaliste en herbe croit avoir été mis sur une bonne piste : une vieille connaissance à lui l’appelle et lui a révèle qu’elle croit savoir qui est la meurtrière : une collègue de la victime nommée Noriko. Notre reporter à l’éthique pas très développée répand la rumeur sur Tweeter et Noriko est rapidement la cible des média sociaux, jugée coupable sans preuve par une mer d’inconnus.
Le film a une appréciation timide mais bien présente sur Douban (7.3) et IMDb (7.3).
Verdict
Nakamura a démontré avec Golden Slumber qu’il pouvait créer un thriller en utilisant des personnages mignons et timides. Avec The Snow White Murder Case, nous ne sommes pas dans un thriller conventionnel, mais davantage une séance de « Meurtre et Mystère ». Alors qu’un thriller mettrait un personnage en la quête de la vérité au péril de sa vie, The Snow White Murder Case y va dans un style à la Clue : c’est à travers une série de témoignages de différents personnages, liés de près ou de loin à la victime, qu’on en apprend davantage sur ce qui s’est vraiment passé. Chaque témoin ajoute quelques morceaux au puzzle, et modifie la perception qu’on avait des précédents témoignages. Il n’y a donc pas vraiment de travail d’enquête, on assiste plutôt à un dévoilement contrôlé des événement, bien orchestré pour nous surprendre avec davantage d’amusement que de choc face à la réalité derrière les perceptions.
Il ne faut pas avoir peur d’avoir peur : le film est d’un ton mignon-sympathique, fidèle signature de Nakamura. À son habitude, il souligne la la puissance de l’amitié inconditionnelle et l’importance des petites interactions sociales quotidiennes par l’effet domino qu’elles peuvent avoir. À travers ce journaliste en herbe qui tweet chacune des déclarations chocs qu’il entend sans se préoccuper de vérifier les faits, Nakamura veut illustrer le danger de diffamation démesurée que peut présenter les réseaux sociaux. On verra apparaître à l’écran la discussion instantanée qui suit chacune de ses déclarations. C’est une approche intéressante qui fonctionne assez bien.
Conclusion
The Snow White Murder Case n’est pas le premier film de Yoshihiro Nakamura que je recommanderais de voir à quelqu’un qui souhaite découvrir sa filmographie. Je pense que la meilleure introduction demeure Fish Story. Snow White Murder Case est un film simple et sympathique qui fait la job si on veut on bon petit film léger pas trop compliqué. Aussi simple soit-il, le film est bien ficelé, met en scène un des personnages attachants avec un casting qui les supportent bien. Bref, un film digne pour une agréable soirée Netflix.